La valeur n’attend pas le nombre des années...
Ils s’appellent Arthur, Cécile, Emeline, Elisa, Guillaume, Tao et Joshua. Ils sont tous les sept en 2ème année Cuisine-HCR et pourtant une caractéristique de taille les distingue : leur âge ! Les trois premiers ont entre 21 et 25 ans tandis que les quatre autres ont tout juste 17 ans. Ensemble, ils nous livrent leurs parcours, leurs projets, leurs histoires différentes et complémentaires mais aussi leur vision du métier.
Joshua se lance : « Entrer dans le monde du travail à 15 ans, c’est difficile surtout qu’il y a des contraintes dans nos métiers » et Guillaume de compléter « ça nous endurcit et nous fait gagner en maturité très jeunes. » Une maturité que l’on retrouve chez Tao : « la crise a compliqué les choses et nous a rendus plus soucieux notamment pour moi qui suis en service, j’ai vraiment manqué de pratique ».
Leurs aînés, également en CAP comme eux, les écoutent et les rassurent aussi sur l'importance de l'orientation et des choix que l'on fait. À première vue, on croirait voir des frères et sœurs aînés discutant avec leurs cadets. Ils parlent des mêmes choses mais leurs parcours sont bien différents. Les plus jeunes sont entrés en apprentissage juste après le collège et ont découvert cette année le monde du travail dans un contexte COVID bien particulier. Les plus « âgés », Cécile Merieux, Emeline Brat et Arthur Chevalier avaient pris d’autres trajectoires avant de venir en Cuisine. Pour eux, entrer en CAP cuisine s’imposait comme une évidence malgré une « vie antérieure » dans un autre domaine. Pour Cécile, ce fut un bac pro Gestion-administration qu’elle n’avait pas choisi mais autour d’elle on pensait que cette filière plus classique la mènerait... plus loin. « C’était une erreur, je ne m’épanouissais pas et j’ai fini par convaincre mes proches de m’épauler dans mon choix. Après mon bac je suis entrée au CFA, je passe mon CAP cuisine en un an et j’entre en MC desserts de restaurant l'an prochain. Je suis enfin là où je voulais être. »
Pour Emeline, c’est une autre histoire. Elle est entrée en CAP cuisine sans grande envie dans le cadre d’une reconversion professionnelle. La jeune fille travaillait avant dans le milieu des soins santé. « La cuisine a été un choix par défaut et finalement une révélation » explique-t-elle avant de nous confier ses projets « après mon CAP, je vais faire une formation pour adultes en snacking pour travailler dans la restauration à emporter. » Elle voit que le métier évolue et ne craint pas de s'engager sur de nouveaux chemins. C'est aussi le cas d'Arthur Chevalier, jeune homme de 25 ans, diplômé d'une licence de Chimie après une Spé Physique-chimie et une expérience Erasmus en chimie-criminologie en Espagne. Il se destine alors à une carrière dans la police scientifique mais un contre-temps de calendrier oblige Arthur à retarder son inscription. Contre toute attente, il travaille alors comme serveur et s'interroge. " Cette période a ravivé en moi une envie que j'avais de faire de la cuisine depuis mes 8 ans. Comme j'ai besoin de défis pour réussir, j'ai pensé que cette année de transition était une opportunité et que si je ne le tentais pas, je le regretterais peut-être toute ma vie". Après son CAP cuisine, preuve qu'il ne regrette rien, Arthur poursuit au CFA du Roannais en BP Cuisine avec lui aussi le projet d'ouvrir un restaurant itinérant, en cuisine asiatique pourquoi pas.
Nos CAP vingtenaires ne manquent ni de resources ni d'idées et sont, pour les plus jeunes, une véritable source d'inspiration. Gageons que la plateforme des anciens leur permettra de garder cette complicité et d'échanger encore sur leurs projets et parcours singuliers !
Un grand merci à Elisa Mourdon (Restaurant Le Nouveau Siècle à Saint-André-d'Apchon), Guillaume Vignand (L'auberge du Viaduc à Saint-Symphorien-de-Lay), Joshua Versanne (La Boule d'Or à Feurs), Cécile Merieux (Au Grand Café à Charlieu), Emeline Brat(Le Sportif à Lentigny) et Arthur Chevalier (La Petite Auberge près de Gueugon).
